Ce bel ensemble Marantz, aura demandé des dizaines d’heures de restauration, de nettoyage et de réglages avant de pouvoir être considéré comme prêt à l’usage. Une considération a ne pas oublier lors de l’achat !

Après avoir acheté du matériel neuf, parfois hors de prix et, il faut bien l’avouer, avoir été déçus, nous avons tous été tentés, un jour de basculer du coté obscur de la Haute-Fidélité : Acheter du matériel d’occasion, vintage ou non.

Ce type d’achat ne semble comporter que des avantages. Au delà de l’adage  » c’était mieux avant », le matériel d’occasion est bien moins couteux, a roué sa fiabilité et permet surtout de se procurer du matériel plus haut de gamme pour une somme  raisonnable. Et puis, un appareil qui faisait de la musique il y a 15 ou 30 ans n’a pas cessé d’être musical parce qu’un nouvel appareil l’a remplacé !

 

Vous voici donc parti dans votre quête de l’appareil parfait : c’est a dire celui qui vous fournira le plus de musique sans vous mettre sur la paille !

 

Mais voila, il y a des écueils à éviter si vous ne voulez pas déchanter très vite.

En tant que réparateurs de matériel Hi-Fi,  nous ne comptons plus les clients déçus qui arrivent chez nous avec ce qu’ils pensaient être la 8ème merveille du Monde et qui, en fait, s’avère être un nid à ennuis !

 

Voici donc, une liste de considérations, de conseils et d’avis  pour vous éviter une cruelle déception.

Tubes ou transistors ?

 

C’est une question de goût, mais aussi de coût !

 

Les Tubes

Les amplificateurs à tubes d’occasion sont très anciens pour certains et devront être refaits à neuf avant e pouvoir assurer un service régulier ! Prévoyez donc un budget de remise en forme lors de l’achat, même si l’appareil semble en parfait état de fonctionnement.

Les appareils plus récents sont assemblés, le plus souvent, de manière plus industrielle, ils nécessitent le plus souvent une maintenance sérieuse également.

L’intérieur de ce vénérable Radford montre les condensateurs hors d’âge, il faudra tous les changer ainsi que les résistances qui ont varié et les tubes usés eux aussi.

D’une manière générale plusieurs facteurs peuvent intervenir dans la fiabilité d’un appareil à tubes.

 - La complexité: nul n’est besoin d’être un grand savant pour  se rendre compte qu’un appareil complexe, surchargé d’électronique  a plus de probabilités de présenter une défaillance  qu’un appareil simple et épuré comportant moins de composants susceptibles de tomber en panne.

 

 - La chauffe:  La classe A est une tueuse d’amplis. Excepté pour les montages single ended de faible puissance, elle sollicite beaucoup plus tubes et composants passifs. l’ensemble, transformateurs compris chauffe beaucoup plus et la fiabilité est souvent toute relative au bout d’une période relativement courte ( quelques années). Composants usés, cuits parfois, tubes qui « lâchent  » au bout de peu de temps, les fortes puissances à tubes sont souvent d’une fiabilité discutable, et en Classe A c’est encore pire. Si vous  comptez acheter un tel appareil en seconde main, prévoyez une sérieuse révision.

 

Ce tube de puissance a vraiment eu très chaud, pas autant, toutefois que le transformateur de sortie de l’ampli sur lequel il était monté et qui a terminé à la poubelle !

- La puissance: A l’époque des grands classiques du tube; la puissance  ne dépassait rarement le 25/30 watts. Les quelques exceptions, comme le McIntosh 275, utilisaient le plus souvent la très conservatrice Classe B, ou peu s’en faut. Les enceintes acoustiques disposaient d’un rendement en conséquence. La mode actuelle  est de faire des appareils ultra puissants, pour compenser le rendement médiocre de la plupart des enceintes actuelles, et de rester en Classe A le plus possible. Résultat: des coûts d’entretien qui peuvent se montrer prohibitifs et des appareils qui, si on les met sur une enceinte à rendement correct ne sont pas si musicaux que leur prix pourrait le laisser supposer.

Classe A + Forte puissance = gros budget d’entretien ! Cette simple équation s’avère presque systématiquement exacte surtout quand les appareils commencent à vieillir !

 

Les condensateurs de puissance d’un amplificateur ESART, plus quelques autres pièces, un tout petit pourcentage de ce qu’il faudra changer pour que cet ampli de 1965 soit utilisable au quotidien de nos jours.

 

 

Les transistors

 

 

 

Ils ont longtemps été le refuge de ceux qui voulaient être tranquilles au niveau fiabilité: maintenance.

Et pour cause, ils avaient, pour les plus anciens, facilement 20 ans de moins que leurs homologues à tubes.

De surcroît la plupart fonctionnaient en Classe A/B donc peu de chauffe et moins d’usure.

Mais … Car vous vous en doutez, il y a un mais !

Les transistors mythiques, les plus anciens, ont vieilli eux aussi et ils devront subir une remise aux normes totale avent de reprendre sérieusement du service. Pire certains  font appels à des composants devenus introuvables !

 

Ce superbe Marantz 4270 n’a pas été révisé à temps, il a fini sur une étagère les frais permettant sa remise en état dépassant de beaucoup sa valeur.

 

Quant aux transistors modernes ou assimilés eh bien … Notre expérience de réparateurs nous démontre, aux quotidien, que  certains modèles ne sont pas plus fiables, au bout de quelques années, que les plus anciens. la Classe A, est passée aussi par la, sans parler des fortes puissances. Et le résultat est que la fiabilité n’est plus systématiquement au rendez-vous !

 

Pourquoi acheter de l’ancien me demanderez vous alors ?

 

Eh bien pour une qualité de fabrication, vous savez le « craftmanship » des anglo-saxons, que, même les meilleures marques actuelles ne proposent pas toujours.

Pour la musicalité aussi car les appareils musicaux ont existé de tout temps.

Et pour se faire plaisir avec un bel appareil aussi, pourquoi pas ?

 

Où acheter et comment?

 

Voila bien de dilemme. Avant l’heure bénie du web accessible à tous, un vieil ampli ,’était rien de plus qu’un  » vieux truc » et son prix était en conséquence !

Il était facile, alors, d’accepter de consacrer un budget conséquent et nécessaire pour une solide révision.

Mais avec le Web, le « vieux truc » s’est transformé en  » joyau rarissime et ultra vintage et audiophile » !

Avec une telle dénomination, inutile de préciser que sont prix a quelque peu évolué et c’est un doux euphémisme !

Trois SANSUI BA2000 mythiques et onéreux à l’achat, ils n’en nécessiteront pas moins une très solide révision avant de reprendre du service !

Entre la multiplication des forums spécialisés, des soi disant grand spécialistes du « vintage », des sites de vente en ligne, les appraeils anciens se vendent à prix d’or !

Le méritent t il vraiment ?

Certainement pas ! En tout cas certainement pas dans l’état dans lequel ils se trouvent. Si la grande majorité fonctionne encore, cette majorité est souvent usée jusqu’à la trame et ne retrouvera sa pleine qualité qu’après une méticuleuse restauration.

Pour me promener souvent sur les sites spécialisés, je suis toujours… que dire surpris ? Affligé? Atterré? Choqué? Par les tarifs prohibitifs auxquels, professionnels comme particuliers, proposent des appareils usés !

Il faut vraiment avoir conscience qu’un appareil acheté cher ne sera pas forcément en meilleur état qu’un autre et qu’un intérieur immaculé cache le plus souvent des condensateur hors d’âge.

Il est une manie chez les collectionneurs de donner plus de valeur aux appareil dans un parfait  état 100% d’origine  avec composants  d’époque et tout le bazar. C’est bien pour garder sur un étagère et le regarder !

En ce qui nous concerne, pour écouter de la musique  de qualité et, si possible, le faire longtemps, un tel appareil ne vaut pas un clou !

Il va falloir juste le démonter, mettre à la casse toutes les précieuses pièces d’origine ( condensateurs principalement) que vous aurez payées à prix d’or, pour les remplacer par des neuves, aptes à simplement faire ce pour quoi elles sont conçues !

D’un autre coté, méfiez vous des appareils upgradés n’importe comment, améliorés soi disant  ou rendus « plus audiophiles » ! Un travers commun est d’être persuadé que, dans son garage, on est capable, sans connaissances ou presque , de faire mieux qu’un équipe entière d’ingénieurs 30 ans auparavant ! Parfois de telles améliorations sont pertinentes, le plus souvent … No comment.

 

Voici le parfait exemple d’un Kit non seulement usé par l’âge mais mal monté d’origine de surcroît !

 

Comment acheter alors ? Et combien surtout ?

 

Je serais tenté de vous dire  un prix conséquent si révisé et garanti et rien du tout si dans son jus !  Bien entendu il s’agit d’un jugement exagéré volontairement, mais il y a un peu de ça tout de même !

De nombreux clients arrivent à l’atelier surpris que leur merveille des années 70 ait subitement décidé de cesser de fonctionner, alors que rien n’a été fait dessus depuis 40 ans. Pourtant, nous assurent-ils il y ont mis le prix, vérifiant chaque bouton, chaque micro rayure, chaque page du livret d’époque !

Une fois l’appareil posé sur l’établi, nous retirons les vis et une triste odeur de condensateurs en fuite s’élève de ladite merveille. Une rapide mesure et 80% des condensateurs sont morts ou presque. Pire parfois, une ou deux réparations ont déjà été plus ou moins bien faites et il n’y a pas les même transistors ou composants d’une voie à l’autre !

Une seule solution, tout démonter et reconstruire ce qui a un coût qui est d’autant plus difficile à admettre qu’on a payé cher l’appareil.

 

Petites annonces ou sites spécialisés, les vendeurs devront, un jour comprendre que la pleine valeur d’un appareil est exigible quand ce dernier est révisé et en parfait ordre de fonctionnement. Dans le cas contraire, il serait juste d’appliquer une décote conséquente en rapport avec le coût d’une telle révision.

Entre temps méfiez vous  demandez toujours a voir l’appareil ouvert pour vérifier si il a été déjà réparé, privilégiez toujours un appareil intact mais refusez de débourser plus pour cela, de toutes manières, il faudra le refaire dans 75% des cas.

 

Pour information la durée de vie effective d’un condensateur ne doit pas beaucoup excéder les 10 ans, parfois quelques années de plus. Alors certes, ils fonctionnent encore dans votre appareil de plus de 30 ans mais je vous laisse imaginer la variation de performances par rapport aux spécifications d’usine.

 

En cas de doute n’hésitez pas à nous passer un coup de fil la page contacts

est la pour cela.